Archive pour la catégorie 'Clash !'

Retraites.

Jeudi 1 mai 2008 | Publié dans Clash !

165474.jpgOn va beaucoup parler des retraites ces semaines. Aussi faut-il commencer par l’état des lieux. Et notamment par l’échec, sur le plan financier, de la loi Fillon de 2003 puisque la branche vieillesse accuse, en 2007, un déficit de près de 5 milliards d’euros.

Elle n’a pas tenu davantage ses engagements sur trois autres points essentiels : La précarité salariale avec ses effets sur le niveau des pensions, la pénibilité des métiers et sa conséquence, la profonde inégalité d’espérance de vie à 60 ans, le taux d’activité des salariés âgés de plus de 55 ans, qui est resté au niveau de 2003 soit 38 %.

Aujourd’hui les nouvelles propositions du gouvernement restent insuffisantes et décalées en termes de pouvoir d’achat et de niveau des pensions. Elles laissent de côté 6 millions de retraités vivant avec moins que le SMIC. N’oublions jamais que les titulaires du minimum vieillesse ne représentent que 10 % des petites pensions.

Elles renvoient aux résultats d’une négociation en 2010, sur la question pourtant urgente et décisive du taux d’activité des séniors. Ainsi les sanctions éventuelles contre les entreprises qui ne jouent pas le jeu n’interviendraient que dans près de 3 ans sur des critères qui restent à définir.

Aussi, la volonté aujourd’hui d’allongement de la durée de cotisation à 41 annuités n’est pas acceptable, alors que l’âge moyen de cessation d’activité ne dépasse pas 58 ans et 8 mois, et que plus de 60 % des salariés de plus 55 ans sont évincés du marché du travail. Elle se traduirait par une baisse supplémentaire du taux de remplacement pour une majorité de futurs retraités qui peinent déjà à accéder à une retraite à taux plein, moyennant 40 annuités. De plus, l’allongement de durée de cotisation ferait l’impasse sur la pénibilité des métiers, la négociation engagée depuis trois ans n’ayant connu aucune avancée.

Enfin, il n’y a rien sur les nouvelles ressources, notamment l’élargissement de l’assiette des cotisations sociales, sur les rémunérations exceptionnelles (stock options, etc.) Les inquiétudes les plus grandes demeurent sur l’avenir du fonds de réserve des retraites.

Revenu de Solidarité Absente

Mercredi 30 avril 2008 | Publié dans Clash !

arton804.jpgHier notre groupe avait décidé d’interroger le gouvernement sur sur le futur Revenu de Solidarité Active. Si l’idée est juste, encore faut-il être précis sur ses modalités.

Se pose d’abord la question du coût. On a entendu les chiffres les plus divers : au départ, c’était 10 à 12 milliards ; puis le ministre du budget a avancé 5 milliards ; Martin Hirsch tient pour 3 milliards ; et l’autre jour le Président de la République a parlé de 1 ou 1,5 milliard. Laquelle de ces excellences contradictoires faut-il croire ?

Se pose ensuite la question du financement. Depuis le propos de Nicolas Sarkozy, les titulaires de la prime pour l’emploi sont inquiets. Nous avons cru comprendre qu’au-dessus de 1,4 fois le SMIC, le gouvernement supprimerait la PPE. S’il n’y avait que les socialistes à s’interroger peu importerait ; mais Laurent Fabius s’est fait une plaisir de citer une intervention sur France Inter du début du mois d’avril : « Le projet qui est proposé par Martin Hirsch a deux inconvénients : il est coûteux – de l’ordre de 3 milliards – et il conduit à diminuer la prime pour l’emploi pour un certain nombre de Français. » Etonnant quand on apprend que l’auteur de cette intervention frappée au coin du bon sens est François Fillon lui-même !

Mais quelle est donc la conception de la solidarité pour le gouvernement ? Pour nous, elle ne consiste pas à financer les revenus des plus pauvres en taxant les pauvres ! Ce RSA risque de devenir – à cause de vous- un revenu de solidarité absente !

Tendu, fermé, évasif

Vendredi 25 avril 2008 | Publié dans Clash !

file_323149_253261.jpgNicolas Sarkozy se voulait humble (même pas de montre ostentatoire), pédagogue et complet. Je l’ai trouvé cynique, tendu, fermé et évasif.

Cynique, il s’est paré des habits du candidat pour mieux passer sous silence l’échec manifeste de sa politique, imputant tous ses échecs à des facteurs exogènes (pétrole, dollar, matières premières, « subprimes ») et s’accaparant les rares bonnes nouvelles, même celles indépendantes de sa volonté…

Tendu, il a fui toutes les questions précises (prix du gaz, envol des prix de produits de première nécessité, …), énonçant quantités de contrevérités au sujet du pouvoir d’achat, confondant notamment les milliards d’euros accordés aux entreprises ou aux riches héritiers et les revenus des salariés.

Fermé, il a nié la hausse des déficits publics (+ 0,1% de PIB), de la dette (+ 40 milliards d’euros), des prix des produits de première nécessité et même l’inefficacité du paquet fiscal, imputant son rejet par les Français à une « erreur de communication ». Tous ceux dont le revenu stagne apprécieront.

Évasif, il n’a annoncé aucune mesure concrète, si ce n’est la fin de la Prime pour l’emploi qui sera littéralement « siphonnée » pour financer un hypothétique RSA.

En définitive, il a continué d’entretenir l’illusion de la rupture quand les Français vivent la réalité de la rigueur.

De gauche le PD ?

Mardi 22 avril 2008 | Publié dans Clash !

iphoto_1207998574954-1-0jpg.jpgLa défaite de Walter Veltroni et de son Parti Démocrate il y a quelques jours en Italie va connaître une résonance au sein du Parti des Socialistes Européens et de l’Internationale Socialiste.

Dans son souci d’apparaître comme un homme sans passé, président d’une formation politique cherchant ses références inédites mais paradoxales pour les électeurs hors d’Europe (le parti démocrate nord américain), Walter Veltroni a distendu les liens hérités des Démocrates de Gauche alors que son partenaire au sein du PD (La Marguerite) a maintenu les siens avec la famille libérale.

Les deux partis fondateurs gardent aujourd’hui encore la maîtrise de leurs finances. Leurs députés au parlement européen siègent dans des groupes distincts. Mais l’incertitude identitaire est plus sensible au sin des ex-DS que des Ex-Marguerite.

Le PSE a constitué en novembre 2007 une commission des sages afin de vérifier si le PD entend rentrer dans la famille socialiste et social-démocrate (représentant français Lionel Jospin). Cette commission est restée très discrète pour le moment mais l’approche du congrès de l’IS et l’agacement croissant de son président le grec N. Papandréou pourraient accélérer l’exigence de clarification.