Tout comme j’ai signé récemment un appel pour la libération du caporal israélien Gilad Shalit, mais aussi français par son père, détenu par le Hamas, je viens d’écrire à Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme sur la situation de Salah Hamouri.

C’est un autre citoyen français actuellement incarcéré en Israël, au centre de détention de Hadarim, dans l’attente de son jugement. Accusé d’avoir procédé à des « repérages » autour du domicile du rabbin Ovadia Yossef, guide spirituel du parti séfarade, il est aujourd’hui passible d’une peine d’emprisonnement de sept années.

Sa détention provisoire se prolongeant depuis bientôt trois ans – le dossier d’instruction est actuellement en cours d’examen par le tribunal militaire d’Ofer, en Cisjordanie –, je ne comprends pas ce que le gouvernement attend pour lui venir en aide.

Pour les mêmes raisons qui m’ont conduit à être contre le texte « rétention de sûreté », je suis hostile à une modification rapide de la loi Léonetti. On ne doit jamais légiférer sous l’émotion.

D’autant que le sujet est complexe. La preuve, l’extraordinaire variété des législations en Europe. Seuls les Pays Bas et la Belgique ont formellement légalisé l’euthanasie, sous de strictes conditions. Et le Luxembourg s’y engage par l’adoption le 20 février dernier, en première lecture, d’une loi qui va dans le même sens. Elle devrait passer en 2nd lecture avant l’été.

La plupart des autres pays ne connaissent que l’euthanasie passive. C’est le cas chez nous avec cette loi du 22 avril 2005,  qui instaure un droit au « laisser mourir ». En Norvège, l’euthanasie passive est autorisée sur demande du patient agonisant ou de ses proches, si la personne ne peut communiquer. Au Danemark, depuis fin 1992, les malades peuvent faire un « testament médical » que les médecins doivent respecter. En Allemagne, en Autriche et en Espagne, la jurisprudence admet l’euthanasie passive lorsque le patient en a clairement exprimé le désir.

Enfin, en Suède, une assistance médicale au suicide est possible. Et en Suisse, le suicide assisté est autorisé : un médecin peut fournir à une personne incurable et qui désire mettre fin à ses jours, une dose mortelle d’un médicament qu’elle prendra elle-même.

Hier, j’ai publié dans Libération une tribune libre consacrée au contrôleur général des lieux de privation de liberté.

C’est le premier dossier dont je me suis vraiment occupé depuis que je suis élu. C’est une bonne initiative du gouvernement et pourtant plus de 4 mois après la promulgation de la loi, ce contrôleur n’est toujours pas nommé.

J’ai donc interpellé publiquement la Garde des Sceaux tout en saluant son annonce lors d’un chat pendant les municipales sur le site de Rue89. En effet, elle a déclaré que «Les candidats feront l’objet d’une audition par les commissions au Parlement avant la nomination ».

C’est une annonce intéressante. En effet, on s’attendait à un seul nom qui serait avalisé, pour la forme, par les commissions des lois du Sénat et de l’Assemblée, puis une nomination par décret de Nicolas Sarkozy.
 
On pourrait donc se diriger vers autre chose de plus intéressant et surtout de plus respectueux pour le Parlement… Ainsi le terme de « candidats » est assez étonnant. Rachida Dati envisage-t-elle de faire passer un examen de passage (public ?) à tous les prétendants (déclarés auprès de qui ?), qu’ils soient « spontanés » ou poussés par le pouvoir ?

Passionnant…

Depuis le 10 mars dernier, les manifestations se succèdent au Tibet, violemment réprimées par le pouvoir chinois.

On évoque à présent 80 à 100 morts, voire beaucoup plus. Pékin avait donné jusqu’à lundi minuit aux meneurs de la révolte pour se livrer à la police, faute de quoi ils s’exposeraient à des « sanctions sévères ». L’ultimatum a donc expiré, et l’on peut craindre à présent que des massacres de masse ne surviennent, d’autant que l’accès de cette région est interdit aux médias internationaux.

La brutalité et le cynisme dont fait preuve le régime chinois dans cette affaire n’est malheureusement pas une nouveauté. La Chine, voici peu, a soutenu avec un entrain égal la fougue répressive des généraux birmans et les génocidaires de Khartoum, responsables du massacre de plus de 400 000 personnes au Darfour.

Mais il est une chose à laquelle Pékin tient plus encore qu’à l’asservissement du Tibet ou au pétrole soudanais, c’est au succès des Jeux Olympiques de l’été 2008. Nous disposons par cette entremise d’un moyen de pression sans précédent sur un pays traditionnellement imperméable à la critique étrangère.

Ceux qui me lisent savent que j’ai rejoint la campagne lancée pour le boycott de ces jeux. D’autre part, à titre symbolique, je demande au maire Alain Gérard de pavoiser la façade de l’hôtel de ville du drapeau tibétain afin de témoigner de la solidarité des Quimpérois envers un peuple qui n’a déjà que trop souffert.